BBBBBOOOOOOOOOOOUUUUUUUUMMMMMMMMM
CCCCCCCCRRRRRRAAAAAAHHHHAAAAOOOOOKKKKK
Aie ! Aie ! Aie !
Vite ! Filons !
Eh ! Mais c est quoi ca ?
Une gamine : si elle reste la, elle va pas être une gamine très longtemps….
Ce jour la, un –hum- petit xélor et une jeune écaflipette avaient bravé les nuages noirs et le tonnerre annonciateurs d une des terribles colères du dieu Iop et avaient trouvé une enfant née apparemment de la foudre de cet orage.
Accrochée à leurs basques, les deux guerriers emmenaient la petite iopette nommée Kragnamor sur tous leurs champs de batailles, la laissant un peu derrière avec une bandelette pour seul hochet. Ces deux la ne savaient évidement pas comment on élève une iopette et la bandelette, peut être utile au xélor, devait peut être servir à recueillir une arme chimique nauséabonde venant à bout du Chêne Mou lui-même était quelque peu ridicule dans la main de la gamine. Un jour que le xélor n’avait même plus l’air d’une momie faute de bandelettes, il donna à la petite un des cures dent de son amie écaflip. Bizarrement, ce joujou plut grandement et elle put s en aller le cœur impatient sur les routes qui bordent la cité d’Astrub afin de dépecer les horribles et terrifiants bouftons et autres larves qui ne cherchaient qu’à brouter tranquillement.
Un Monstre Sanguinaire était révélé !
La petite rentrait toujours à l’heure à la maison, couverte de bleus et de morsures diverses, trainant la patte et sa jolie robe bleue virant au violet à cause des taches de sang qui la maculaient. Ses parents adoptifs disaient toujours :
« Te baffre pas de pain ! »
« Arrête de dormir »
« C est ça de toujours chercher la bagarre »
Et tous les jours, comme sermons c’est dur…
Au cours de ses pérégrinations, la jeune iopette fit des rencontres plus ou moins fabuleuses, mais celles qui la marquaient le plus, c’étaient ces petits êtres fragiles armés de coton en laine de bouftou, d’éosine à base de sang d’araknee et de pansements en peau de larve : c’est fantastique cette capacité d’arrêter le sang de couler !! Il fallait qu’elle apprenne pour couter moins cher à ses parents – les pauvres ne pouvaient même plus changer de garde robe, en témoignent les bandelettes nauséabondes du « petit papa xélor » -
Vint le temps de voler de ses propres ailes et de découvrir le très vaste monde. Devenue grande et « armée », ses parents adoptifs la firent entrer dans une sorte de secte où l’on devait obéir à un « chef », secte dont ils faisaient eux même partis. Les chefs c est drôle : ça parle beaucoup, donne des ordres, fait le contraire et réprime à tour de bras. Un bon métier d’avenir !
Dans cette secte appelée plutôt « guilde », il y avait un homme arbre rose, un squelette noir, une autre momie et une demoiselle drôlement solide. Ces gens très sympathiques l’ont accueillie chaleureusement et l’ont fait participer à des nombreuses aventures épiques, mais aussi ridicules et létales. Ces liens d’amitié étaient et sont toujours très forts, ils se sont étoffés de nombreuses autres personnes pour finalement se cristalliser en la très célèbre Babylone.
Un jour, l’éosine d’un Eniripsa monta trop à la tête de la jeune iopette : son cerveau en ébullition explosa et il s’en suivit une période confuse qui aboutit à un événement fort étrange…
Tournant en rond sur elle même et autour du cadavre éventré d’un bouftou malingre, le regard à moitié fou errant dans le vide, la iopette sentit que quelque chose devait sortir de sa tête. Cette chose avait atteint sa maturité et comprimait maintenant fortement les idées belliqueuses courantes chez tous disciple de Iop :
-Je vais le tuer !
-Pense a te défendre
-Taper !!
-Non ! Pares !
-Plus y sont gros, plus je les aime !
-Celui la est vraiment trop gros
-C’est pas 14 pochetrons qui me font peur ! venez vous battre !
-T’es bourrée ! tu dis n’importe quoi : ils sont trop nombreux même si ils sont que 4 !
Fallait que ça sorte ! D’autant plus qu’une image se formait de plus en plus, une sorte de fantôme, de spectre, un peu comme une conscience, chiant pareil, mais toujours prêt à la guerre.
Le bouftou agonisant non loin de son confrère éventré fut le témoin –et encore, il a sans doute rien compris- d’un phénomène rare : le corps de la iopette semblait auréolé d’une enveloppe qui cherchait à le quitter. Ca tirait de droite et de gauche, en un contraste frappant de différence de taille entre le corps svelte et élancé de la iopette et l’enveloppe d’un corps plus petit muni d’ailes roses. L’enveloppe appartenant tout de même a la iopette, son corps était étire a se rompre a chaque fois que l’enveloppe cherchait a se séparer. Après quelques minutes de torture, corps et enveloppe étaient d accord sur le point de sortie : un immense effort de concentration permis au petit spectre de se matérialiser à quelques mètres… Il flottait comme ça, dans son inconsistance et sans matériel. Il ne savait également pas quoi faire et regardait de tous les cotes : insensible certes, mais n’aimant déjà pas le contact des monstres.
Le bouftou rendit son dernier soupir dans un râle sanglant. Dans cet instant magique, la perception de la iopette lui permit de voir très clairement ce processus de détachement de l’âme et du corps : puisant dans son sang, elle macula le spectre qui, ne supportant pas ce sang qui était aussi le sien, tenta de se soigner. Miracle ! Ces soins donnèrent une consistance au spectre ! Ainsi est née la petite Eniripsa qui allait suivre la iopette. Plus qu’un lien de famille, l’éni était une véritable extension de la conscience, de l’âme de la iopette : tandis que l’une frappait, l’autre sauvegardait leurs corps des blessures qui auraient autrement été mortelles a la brute de guerre.
Au fil des aventures, les êtres inséparables s’aguerrirent jusqu’à former un duo redoutable et redouté. La iopette, longtemps attirée par le monde et les éléments, fit grâce à l’eniripsa une quête intérieure qui lui fit comprendre que son point le plus fort était son esprit et sa volonté : plutôt que de chercher seulement à soumettre les éléments à sa puissance et à ses muscles, les modeler à la convenance de son esprit était la solution : son feu intérieur était si puissant qu une fois extériorisé il pulvérisait tout sur son passage. Fallait tester ! qu est ce qui brûle ? le bois ! surtout le vieux bois en fait. et c est tout naturellement que le Chêne Mou fit les frais de la flambée.
Aujourd’hui, parée des restes du vieil arbre, elle « chemine » a travers le monde sa conscience (ou ses pansements) a ses cotés n’ayant d’autres buts que de braver plus de dangers et partager les aventures des personnes les plus sympathiques, altruistes et temeraires de ce monde.